Des perspectives claires s'ouvrent enfin

Publié le par PPesteil

Le Conseil de Politique Nucléaire qui s'est tenu lundi 21 février 2011 et dont vous trouverez le Communiqué de l'Elysée ici a eu deux mérites. Le premier est que tous les acteurs peuvent se dire satisfaits de ses conclusions. Le deuxième est de mettre un peu d'ordre dans une filière qui en avait bien besoin. Pour ma part et à la lecture du communiqué, je retiens quatre points importants :

La première clarification concerne l'organisation de la filière. C'est tout d'abord une très bonne chose qu'elle parte de la demande du client. Si celle-ci porte sur un projet global reposant sur un architecte ensemblier, c'est alors EDF, dont c'est le métier et qui est reconnu pour cela, qui sera chef de file. Si celle-ci porte sur un projet plus particulier, chaque acteur pourra alors répondre librement. Pour une chaudière, ce sera AREVA, pour une turbine, ce pourra être Alstom, pour de l'assistance à maître d'ouvrage, EDF ou d'autres pourront prendre part à la compétition.

La deuxième décision est tout aussi importante puisqu'elle permettra d'élargir le catalogue d'offres sans entraver les acteurs. Ainsi, l'EPR est confirmé comme fer de lance de la filière française. EDF devient acteur du réacteur de moyenne puissance (1000 MW) franco-japonais, l'ATMEA en participant à son processus de certification. De là à penser qu'un ATMEA doive être construit en France, il y a un pas que je ne franchirai pas. Mais, et c'est fondamental, EDF pourra également travailler en partenariat avec la Chine pour proposer une offre basée sur un 1000 MW, pourquoi pas le CPR 1000 troisième génération avec CGNPC ? 

Le troisième point important me paraît concerner les évolutions annoncées sur l'activité minière d'AREVA, avec sa filialisation et l'exigence que le Conseil Politique émet envers les acteurs sur la recherche commune de garantie d'approvisionnement de long terme d'EDF en uranium.

Enfin, la création d'un comité stratégique de l'énergie nucléaire est une réponse positive, mais pas suffisante, à une revendication portée par la CFDT devant les Etats Généraux de l'Industrie. En effet ce comité stratégique, dont le comité de pilotage sera animé par le PDG d'EDF, est essentiel pour pérenniser les partenariats entre toute la filière industrielle attachée au nucléaire et soutenir donc cette industrie et ses emplois. Par contre, c'est insuffisant car c'est l'ensemble de la filière énergétique française qu'il faut réunir et soutenir, à l'instar de ce qui se fait pour les filières "industrie de la santé" ou "chimie/matériaux". La CFDT revendique la création d'une filière Energie dans le cadre des Etats Généraux de l'Industrie.

Les conclusions du Comité de Politique Nucléaire étant clairement posées, il reste aux acteurs à s'engouffrer dans les perspectives maintenant ouvertes.

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